Voici un article pédagogique et très instructif du cabinet finance sélection sur l'analyse actuelle des marchés boursiers
En janvier, les soldes
L’impressionnante débâcle observée ces derniers jours sur les places boursières amène à s’interroger sur les messages ainsi envoyés par les marchés. En quelques semaines, la montée du pessimisme est particulièrement vive, qu’il s’agisse de la dimension de la crise financière née de l’excès du crédit aux Etats-Unis, de la force du ralentissement économique en cours, déjà souvent diagnostiqué en récession, de la montée des tensions inflationnistes qui ici et là rongent les marges et obèrent le pouvoir d’achat, de l’ampleur du freinage des bénéfices, voire de leur contraction. Le monde va-t-il, économiquement parlant, vers une annus horribilis en 2008 ?
Premier point, la crise des subprime. Les chiffres très incontrôlables qui circulent à ce sujet sont à interpréter avec une certaine distance. Certes, cette crise se poursuit: la remontée des échéances continue à frapper chaque jour des ménages américains. Mais ce n’est pas là un élément nouveau, ni même inattendu. Son intensité diminue d’ailleurs à la suite des mesures de plafonnement des traites prises par le gouvernement américain. Il ne s’agit donc plus d’un facteur aggravant.
En revanche, la question lancinante qui taraude les marchés reste centrée sur l’ampleur des pertes dues à ces crédits et à leur diffusion, via la titrisation, dans le monde entier. Sur le premier aspect, le montant généralement admis oscillait entre 100 et 150 milliards de dollars. De récentes prévisions les estiment à 400 milliards ; on peut s’interroger sur les raisons d’une révision à cette échelle et se demander à qui profite le crime. Ce type d’annonce accroît l’angoisse des intervenants et la volatilité des cotations. Nous jugeons en tout cas impensable que près d’un ménage sur deux endetté à taux subprime défaille financièrement !
Combien le système financier dans son ensemble a-t-il perdu d’argent de par la diffusion sous de nombreuses formes de ces créances douteuses ? Beaucoup, certes, rien qu’à en juger des premiers aveux des banques américaines, chez qui on remarquera toutefois que le mal est concentré. Mais, à l’évidence, les pertes sont multiples ailleurs ; les banques allemandes en particulier semblent fortement exposées ; surtout, des nouvelles selon lesquelles des entités aussi improbables que des petites municipalités norvégiennes se retrouvent en quasi-faillite (pour un montant qui, soit dit en passant, est absolument négligeable au niveau consolidé) de ce fait ne peuvent que participer à la suspicion ambiante.
D’où une première conclusion : le retour à moins d’affolement sur les places passe obligatoirement par une opération vérité, qu’apportera la divulgation des résultats des institutions financières en 2007. Il n’y a donc plus que quelques semaines à attendre ; mais cette condition de l’apaisement, pour nécessaire qu’elle soit, n’est sans doute pas suffisante.
Désormais en effet, l’inquiétude des opérateurs se reporte vers les perspectives économiques notamment, faut-il remarquer, au travers du prisme tout de même un peu réducteur de la seule économie américaine. Récession, ou pas ? Jusqu’il y a peu, ce n’était qu’une conjecture ; les tout derniers indicateurs américains en accréditent nettement la thèse, mais demandent cependant à être confirmés prochainement. En tout état de cause, relevons que parmi le flot grossissant des avocats de la récession, bien rares sont ceux qui envisagent une croissance du PIB en moyenne 2008 inférieure à 1.2%. Si la récession doit relever de la sémantique (deux trimestres consécutifs à -0.1 ou 0.2%), est-il bien utile d’affoler les investisseurs avec ce qui ne serait en fin de compte qu’une respiration nécessaire après sept ans d’expansion ? Si elle doit être profonde, il faut l’annoncer et assumer ses prévisions avec des chiffres réalistes, aussi déplaisants soient-ils.
Convenons que l’ampleur du ralentissement américain pose question et représente une menace potentielle, mais aussi que l’économie là-bas a souvent fait preuve d’une « résilience » surprenante, que pourraient d’ailleurs renforcer des mesures des autorités.
Pour autant, le reste du monde reste à ce jour en croissance, et vive. Mais il est vrai que la bourse entérine une dynamique, et non une situation. Un ralentissement est en cours, pour l’instant encore modéré, centré sur les pays industrialisés, mais peu prononcé dans certains pays émergents (qui bénéficient de la manne pétrolière ou d’autres produits bruts). Relevons là encore que les diffuseurs d’inquiétude pronostiquent un repli de l’expansion chinoise vers 10% et indienne vers 8.5% en 2008. Nous avons du mal à voir là un facteur angoissant, s’agissant des deux premiers pays responsables de la croissance mondiale l’an passé ! En conclusion, nous assistons à un freinage indéniable, mais que bien peu d’indicateurs permettent aujourd’hui de voir évoluer en récession généralisée.
S’il fallait un signe de la vitalité économique, on pourrait aisément la trouver dans la montée des tensions inflationnistes, autre source de tourment des bourses (et très bizarrement pas du tout celle des marchés obligataires !). Quand l’inflation monte, c’est parce que le capital productif et les ressources sont exagérément sollicités. Le pétrole proche de 90 $, l’envolée des prix alimentaires, la hausse de 20% des salaires en Chine ou la forte proportion d’offres d’emploi non satisfaites, partout, en sont des preuves. La hausse de l’inflation est de fait problématique, mais nous pensons que la politique des banques centrales la maintiendra à des niveaux raisonnables jusqu’à une décrue plus spontanée autorisée par une croissance réduite. L’éventualité d’une stagflation, qui agite des marchés décidément bien moroses, ne nous semble pas réaliste au-delà d’un intermède très transitoire. Les hésitations de l’or, à haut niveau mais non balistique, montrent bien les doutes envers un tel scénario.
Il n’empêche que ces hausses de coût vont bien venir éroder le niveau des bénéfices, qui auront déjà à souffrir du moindre dynamisme des ventes. Ce qui semble une révélation soudaine aux yeux de bien des boursiers était pourtant très prévisible, et nous l’avions d’ailleurs écrit. Les anticipations des analystes, trop hautes, doivent être révisées en baisse. Dans quelle proportion ?
Aux Etats-Unis, une baisse absolue est presque certaine, mais sans doute assez mineure hors secteur financier ; en Europe, une stagnation est vraisemblable ; dans les émergents et au Japon, seulement un ralentissement de la progression. Les rectifications de 30 ou 40% en six semaines intervenues sur beaucoup d’actions paraissent prendre largement en compte ces inévitables révisions bénéficiaires.
Le plongeon spectaculaire et indiscriminé des bourses du monde entier, si on le prend au pied de la lettre, est annonciateur d’une récession sensible des pays occidentaux, qui se généraliserait aux émergents à en croire les toutes dernières évolutions. Ayons, à contresens, le courage de dire que ce scénario n’est guère, aujourd’hui, validé par les statistiques; et si les prochaines semaines lui apportaient de la consistance, ce qui reste possible, les niveaux du moment l’anticipent déjà en bonne partie.
Nous avions imaginé que les bourses européennes pourraient tenir sur les seuils déjà bas touchés à l’hiver et à l’été 2007. Cette ligne de défense n’a pas tenu longtemps et a été enfoncée par une pression violente, qui amène sur des valorisations d’achat davantage que de vente désormais. Pour autant, et d’une manière générale, l’effarante volatilité du moment conduit à surseoir à l’intervention jusqu’au retour d’un climat moins tourmenté, sauf si l’on vise le long terme : dans un an, deux au plus, les cours actuels paraîtront avoir été une affaire. Cela vaut aussi semble t-il pour le Japon, le marché le moins cher sous l’aspect cours/actif net.
Dans les semaines à venir, mieux vaut en revanche rester à l’écart des Etats-Unis, dans l’œil du cyclone, ainsi que des émergents qui vont encore reculer (notre dernière lettre évoquait une nécessaire « consolidation appuyée » avant d’intervenir, elle est en cours mais pas à son terme). Les fonds fonciers et immobiliers, dans un secteur durablement sous pression, constituent une valeur refuge illusoire toujours à éviter malgré la baisse déjà profonde. La détention de fonds de matières premières ne se conçoit que si l’on n’adopte pas le scénario récessif. Les obligations ne doivent leur regain de faveur qu’à la panique ambiante.
La planète bourse va à court terme rester très perturbée dans l’attente de l’évidence d’une direction économique, et aux aguets des nouvelles financières. Il s’agit d’une phase éprouvante pour l’épargnant, mais de laquelle émergeront, assez vite, de nouveaux thèmes d’investissement.
Cabinet finance sélection
Achevé de rédiger le 22/01/2007
Les analyses et recommandations ci-dessus n’ont qu’un caractère informatif et ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de ses auteurs. Les investisseurs demeurent entièrement maîtres et responsables de leurs décisions d'investissement et de gestion. Ils reconnaissent assumer et supporter l'intégralité des risques financiers liés à leurs investissements.
l'investissement en SICAV/FCP est un investissement qui ne comporte aucune garantie, ni de rémunération ni de capital.
« LES PERFORMANCES PASSEES NE PREJUGENT EN RIEN DES PERFORMANCES FUTURES ET NE CONSTITUENT EN RIEN UN ENGAGEMENT DE REMUNERATION. »
Mer 7 Avr - 9:01 par gustinmickael
» gagner de la cryptomonnaie en jouant (site fiable)
Mar 6 Avr - 9:32 par gustinmickael
» presentation
Mar 6 Avr - 9:26 par gustinmickael
» Lu et approuvé : Le réglement
Lun 30 Nov - 14:04 par lee744
» Prizee
Sam 21 Nov - 13:29 par max740
» Top 7 Business 2020
Dim 20 Sep - 0:47 par titi73
» FreeDoge.co.in: Gagner 200$ toutes les heures
Lun 9 Mar - 16:06 par Suhana
» Extrabux: Gagner 5$ par filleul (Gratuit)
Lun 9 Mar - 16:05 par Suhana
» 100 000 € par jour sur Big49
Lun 9 Mar - 16:04 par Suhana
» Avec PlanB4You, Augmentez vos gains tous les jours !
Lun 9 Mar - 16:03 par Suhana